Hirildae

Chapitre Premier - Vers les ténèbres

La lointaine contrée de Helheim.

Dans le grand Temple érigé pour la sombre déesse Shilen, les jeunes filles s'affairaient bon train pour la célébation annuelle du culte de Gran Kain et de sa divine fille. La tetrarch du Temple, Akumea, enseignait à son enfant les prémices d'une prière adressée à Shilen la Grande, prière de protection qu'Akumea présumait utile pour le futur de sa fille.
L'enfant, une jolie fillette aux cheveux blancs du nom de Hirildae, portait déjà à cette époque un regard noir et plein de méfiance sur le monde l'environnant, mais en son coeur d'enfant, l'espoir et la gaieté subsistaient encore. Elle écoutait avec attention les directives de sa mère, dont les pouvoirs divinatoires étaient réputés dans tout le comté de Helheim. La petite elfe noire récitait lentement, en s'efforçant de ne pas confondre les vers, les prières de protections et autres charmes inculqués par sa mère. En les yeux d'Akumea grandissait petit à petit une fierté significative à l'égard du fruit de ses entrailles si studieux.

* * *

Plusieurs décénies plus tard, Hirildae était devenue une jolie jeune femme, et ses yeux, au fil du temps, s'étaient de plus en plus assombris. En ce jour de célébration, la demoiselle aidait sa mère au Temple, procédant à l'installation des fleurs dans l'édifice, et, comme au premier jour, révisant à voix basse les prières adressées à la magnifique Shilen.
Ce jour-là, c'était la première fois que Hirildae avait l'insigne honneur de réciter les prières pour la célébration annuelle, aucun faux pas ne lui était alors permis. A la fois emplie de joie mais terriblement nerveuse à l'idée de commettre la moindre bévue, Hirildae faisait les cent pas dans le Temple, sous les yeux fatigués de sa mère qui avait tant vu de choses, mais dont la beauté restait inaltérée.
En tant que Tetrarch de Shilen, Akumea était splendidement parée d'une longue robe noire décorée avec goût de longues et vaporeuses plumes de corbeau. Ses cheveux blancs étaient tirés en arrière, laissant découvrir à ceux qui voulaient l'observer une fine cicatrice barrant délicatement son oeil droit en diagonale. Ce petit détail, synonyme de glorieux combats et de lourdes défaites passés, ne faisait que renforcer le charme de la belle suivante de Shilen.

Akumea, d'un pas lent et discret, vint se placer derrière sa fille, qui se tenait silencieusement à genoux devant la grande statue représantant la Divine. Hirildae ne se rendit même pas compte de la présence de sa mère jusqu'à ce que celle-ci pose une main légère sur ses frêles épaules nues. Sursautant, la jeune fille se retournant pour voir le visage de sa mère, puis se releva pour se mettre face à elle.

"Mère... Vous m'avez effrayée... dit Hirildae.
_ Tu n'as pas à avoir peur ma fille, répondit Akumea d'une voix douce et pleine de sérénité tout en réajustant la robe blanche parée de plumes d'Hirildae.
_ Mais... Si je commettais une erreur lors ma prière ? s'enquit la jeune demoiselle en se tordant les doigts.
_ Tu ne commettras aucune erreur Hirildae. Tu n'en commettras aucune car la Grande Shilen elle-même aidera les mots que tu as appris à sortir de ta bouche. Tout cela, grâce à la puissance que tu as en ton coeur.
Elle dit cela en posant sa main maternelle avec tendresse sur le coeur de sa fille, tout en le tapottant légèrement.
_ C'est ici que tu trouveras ta force, reprit-elle. C'est ici que se trouve notre essence, ici qu'affluent nos sentiments, et ici que Shilen vient trouver refuge quand en ton âme tout semble froid.

A ce moment là, Akumea fit une grimace de douleur, tout en portant ses mains à sa tête. Sa bouche, étrangement tordue par une sorte d'indiscible souffrance, laissait échapper un râle rauque comme emplit de tristesse. Devant ce spectacle pour le moins atypique, Hirildae ne s'enquit pas, car ce n'était pas la première fois qu'elle y assistait. Akumea, sa mère et sa grand mère avant elle avaient ce don de voir les choses passées ou futures. C'est une chose impressionnante et douloureuse, que les yeux des badauds ne peuvent comprendre... Mais Hirildae savait, elle en avait été prévenue dès son enfance, elle aussi ressentirait un jour cet étrange sensation de pouvoir qui déferlait derrière les yeux de sa mère.
Une fois la crise passée, Hirildae saisit les mains devenues glacées de sa mère puis lui dit :

"Mère, qu'avez-vous vu par delà le temps ?
_ Je... Je ne sais pas... Je ne sais si c'est passé ou futur... Tout ce que je peux dire, ma fille, c'est que tu n'as pas à t'en inquiéter."

Akumea répondit ceci avec un air qui lui était étranger. Hirildae sut alors à ce moment même que sa mère lui cachait quelque chose, mais elle n'aurait su dire quoi. Akumea était une femme pleine de secrets, et Hirildae en était consciente, c'est pourquoi elle n'insista pas auprès de sa mère afin de savoir ce qu'elle avait vu.

"Tu ferais mieux de retourner auprès de l'autel pour y réarranger les fleurs ma fille, tout doit être parfait en cette journée... C'est une journée exceptionnelle..." dit Akumea tout en posant une bise sur le front de son enfant qui, instinctivement, obéit sans discuter et alla s'affairer avec les bouquets de fleurs.



La cérémonie était réussie, les fidèles de Shilen avaient dévoré des yeux la belle Tetrarch durant les festivités religieuses. Hirildae, quant à elle, était grandement inspirée et Shilen avait su la guider pendant qu'elle récitait de sa voix suave et berçante la prière qu'elle avait appris avec ferveur. Les fidèles, un à un, quittaient le grand édifice de pierres noires pour regagner en une lente procession le village afin d'y dîner copieusement en l'occasion des festivités divines. Hirildae et Akumea restèrent en silence dans le Temple pour ranger les quelques objets qui avaient servis à la cérémonie.
Soudain, a l'extérieur, le ciel s'assombrit sans sommation et un virulent orage éclata. Akumea regarda intensément sa fille dans les yeux, laquelle comprit que la vision de sa mère était sur le point de se réaliser. La Tetrarch lui intima l'ordre d'aller immédiatement se cacher dans un coin sombre du temple. Hirildae ne comprit pas, mais devant tant de détermination, elle ne put que se plier à l'ordre de sa mère.
Dehors, la jeune fille pouvait entendre des grognements féroces mêlés à des hurlements de peur. Elle entendait dans tout ce brouhaha le fer des épées se croiser, ce qui ne contribua qu'à faire grandir sa peur.

Comme une explosion, la lourde porte du temple s'ouvrit, laissant déferler en son sein une horde armée d'orcs, dont la bave coulait comme une écume verdâtre aux bords de leurs lèvres épaisses. Hirildae priait en silence dans son coin d'ombre, témoin involontaire du moment qui allait se révéler comme étant le pire de sa vie à peine commencée...

Akumea se tenait devant l'autel qu'elle venait de nettoyer. Elle regardait les orcs s'avancer de toute leur véhémance, marchant à pas lourds et grognants des mélopées incompréhensibles, brandissant haches et marteaux d'un air menançant. Celui qui semblait diriger cette horde barbare leva le poing droit, et tous se turent. Il s'avança vers Akumea qui ne sourcilla pas, et grommela :
"Tu es bien belle créature... Tu feras quoi je voudrai, ou eux te tueront"
Akumea murmura une prière muette puis dit à voix haute :
"Shilen me l'a dit, je sais pourquoi tu es là, j'ai tout vu... Fais ce que tu as à faire, car Shilen me recueillera en son sein divin".
Alors l'horrible créature se jeta sur Akumea qui n'avait pas peur de sa destinée. La Tetrarch laissa le monstre l'abuser et ravager son corps sombre et plaisant. Les yeux grands ouverts, comme en transe, Akumea semblait adresser un message inaudible à la divine Shilen. Le courage de la femme n'avait d'égale que la sauvagerie des actes barbares que les orcs un à un lui faisaient subir...
Hirildae était en plein effroi, saisie par la peur, elle ne pouvait mouvoir le moindre muscle, ne pouvait faire le moindre geste. Prostrée dans l'obscurité, elle assistait sans pouvoir rien y faire au viol sauvage de son adorée mère.

Une fois qu'ils eurent fini, les orcs, fiers d'eux, se congratulaient les uns les autres tandis qu'Akumea, toujours en vie, tentait de se glisser sous l'autel pour se protéger. Mais le chef de la horde ne fut pas dupe, il la saisit par la cheville et la tira lentement vers lui. Il assit Akumea telle une vulgaire poupée de chiffon sur l'autel de marbre froid, la saisit par les cheveux puis dit :
"Tu as été gentille. Je vais être aussi..."
Après quoi, d'un seul mouvement, il brisa les vertèbres de la vertueuse Tetrarch de Shilen.



Plusieurs heures après le départ des orcs, Hirildae se sentit enfin la force de bouger. Elle s'extirpa non sans mal du coin où elle avait trouvé refuge puis rampa silencieusement vers le corps inerte de sa mère, sur l'autel. La demoiselle se releva avec effort et posa une douce main sur les yeux de sa mère afin de les fermer.
Hirildae éclata en sanglots puis posa une fleur qui avait été négligemment oubliée sur le sol sur la poitrine froide d'Akumea... Toujours sanglotante, elle murmura :
"Vous verrez Mère, vous serez vengée... Je sais maintenant ce que Shilen veut de moi... Elle veut que je les traque... Elle veut que je les mette à mort... Je peux sentir sa force déferler en mes veines et se mêler à mon sang... Ô Mère, vous verrez, de là-haut, vous serez fière de moi... Car ma quête ne sera pas accomplie tant qu'un seul orc respirera encore l'air de cette terre... Ô oui Mère, chacun l'un après l'autre, ils subiront mon courroux mélangé à celui de Shilen... Oui Mère... Oui Mère... Oui Mère..."

(à suivre donc Adélia, si possible, ne clos pas ce post merci ^^)

Alallala jolie BG rien a dire choute j'attend la suite avec impasiance ^^...
Bisous:lol!:

C'est vrai qu'il est pas mal du tout, moi aussi j'attend la suite.

*Lui crie dessus* Quoi t'es pas encore au boulot pour écrire la suite !

:P Bisous *sifflote*

(Petit coucou rapide depuis la ligne internet de ma grande soeur... Le déménagement se passe bien, là, je suis en mode *cheveux pas coiffés et cernes de 10mètres* mais je commence à bosser sur la suite ! Vais y inclure ma puce (Désir) et mon amoureux (Clad) hihihi. La suite dès que possible !)

Chapitre 2 - Le Nouveau Monde


Hirildae venait de faire un long voyage dans la cale d'un bateau transportant diverses denrées fruitières dont l'odeur suave de putréfaction avait, durant toute la traversée, titillé les délicates narines de la demoiselle. Arrivée sur le quai, la jeune fille sentit avec plaisir les embruns maritimes caresser son sombre visage délicatement perlé de sueur. Elle observa tout autour d'elle, de son regard noir et fatigué, les magnifiscences du paysage qui s'offraient à elle.
Devant elle, un port magnifique se dressait, tout en pierre de taille, derrière lequel s'étendait une longue et verdoyante plaine parsemée d'arbres fleuris au milieu desquels des animaux sauvages paissaient paisiblement. Au loin, à l'horizon, Hirildae pouvait deviner les remparts de marbre d'une majestueuse cité s'élever. Epoussetant de manière machinale sa robe ainsi que la cape la dissimulant sous une lourde capuche de velours bordeaux, la jeune demoiselle, tout juste débarquée sur ces terres où un certain dragon du nom de Valakas regnait en maître, entreprit de se diriger vers la cité.
Aux portes de la ville, c'est avec une émerveillement non dissimulé qu'Hirildae regardait les sculptures fondues dans le mur de marbre. Elle voyait dans ces oeuvres des guerriers défendant la cité contre une énorme créature écailleuse, armés de leurs seuls courage et détermination. La jeune elfe noire était visiblement fascinée par tant de beauté née de la main des Humains, et finit par entrer d'un pas empreint de timidité dans la ville. Avant qu'elle n'ait pu s'introduire dans la ville, un humain tout en armure, identique à ceux de la sculpture, lui scanda un chaleureux "Bienvenue en terre de Rune, voyageuse !" au moment où elle passa en silence à ses côtés. Après quoi elle pensa en son fort intérieur "Rune... Voilà donc le nom de la première ville qu'il m'est donné de visiter sur ce nouveau continent... Et je le fais pour vous, Ô Mère..."



La première chose qu'Hirildae pensa à faire des son arrivée dans cette ville inconnue fut de partir à la recherche d'un temple dévoué à la grande Shilen. Elle ne trouva qu'un grand temple destiné aux adorateurs d'un certain Einhasad, temple dans lequel elle ne vit qu'humains et elfes de lumière. Observant en silence tout autour d'elle, elle remarqua une petite porte dérobée qui donnait sur une autre pièce, vers laquelle elle se dirigea d'un pas léger et discret. La jeune fille poussa la porte, laquelle émit un léger grincement venant perturber le cérémonieux silence du temple, puis elle entra dans la pièce. Elle se trouva dans ce que les gens de cette ville appelaient une "Guilde de Magie" où se côtoyaient ceux de son peuple ainsi que, à son grand étonnement, des orcs. Hirildae n'en croyait pas ses yeux. Voir des elfes noirs et des orcs partager une seule et même pièce relevait de la fantaisie, c'était alors inconcevable pour la jeune prêtresse de Shilen. Mais, imaginant à juste titre que les moeurs du continent étaient différentes de celles de son village natal, la demoiselle se contenta uniquement de s'approcher de la Tetrarch qui se trouvait là.
Devant la représentante de Shilen, Hirildae s'agenouilla cérémonieusement et murmura une prière. Ceci fait, elle ne put s'empêcher de sentir un regard étranger s'enfoncer lentement entre ses omoplates. Elle se retourna avec une lenteur étudiée, et ses yeux noir de jais croisièrent ceux de cet observateur impromptu et inconnu. C'était un jeune elfe noir du nom de Smax, il semblait relativement amical et lança à Hirildae un chaleureux signe de la main en guise de salutations, laquelle se releva en silence et en souplesse. Elle se retrouva face à lui et ils échangèrent quelques mots. Quand il lui proposa de partir chasser avec lui afin de s'entraîner à combattre ensemble, la jeune elfe noire se sentit soudainement ridicule, parée de sa robe blanche de cérémonie. Elle lui demanda donc expressément de la mener auprès du marchand le plus proche, où elle opta avec grand soin pour l'achat d'une tenue et d'une armes plus adaptées au combat.



Partis ensemble pour la chasse, Smax et Hirildae lièrent lentement une délicieuse amitié, sentiment nouveau dans la vie de la demoiselle. Au cours d'une petite pause, alors qu'ils étaient assis dans un coin ombrageux à discuter, la jeune elfe noire remarqua un blason noir et rouge soigneusement aposé à l'armure de son compagnon, et elle lui demanda :
"Que signifie ce symbole sur votre poitrine ?
_ Oh ça ? répondit Smax en souriant. C'est le signe de mon appartenance à l'Organisation XIII.
_ L'Organisation XIII ? répéta Hirildae dont les yeux étaient alors grand ouverts sous l'effet de l'interrogation.
_ Oui, dit la mâle, amusé. C'est une confrérie, un clan, dans lequel nous sommes dirigés par un dénommé Clad.
_ Ce n'est pas un orc au moins ? hésita la jeune fille, faisant rire son accolyte.
_ Pour sûr, ce n'en est pas un, aucun risque. C'est un jeune humain, assez sympathique qui plus est, dit Smax avec un air rêveur. A ce sujet, vous devriez peut être le rencontrer, l'Organisation est toujours à la recherche de nouveaux membres et alliés...
_ J'y penserai, déclara Hirildae en se relevant, un sourire mystérieux dessiné sur ses lèvres. Peut être devrions-nous reprendre la chasse avant que notre gibier ne meure de vieillesse", dit-elle en étouffant un petit rire, sur quoi les deux jeunes gens se remirent en chasse.



Après de longues heures de chasse durant lesquelles Hirildae put sentir son art à manier les armes augmenter à une vitesse effarante, les deux compagnons se rendirent à la ville la plus proche, une cité fortifiée du nom de Goddard.
Sur la place du temple d'Einhasad, les deux jeunes gens s'assirent sur les marches afin de récupérer un peu de leur dure et laborieuse journée de chasse. Une fine rosée composée de gouttelettes de sueur perlaient sur le visage de la jeune elfe noire, collant contre sa peau foncée ses cheveux blancs si fins.
Tandis qu'Hirildae s'assoupissait, des bruits de pas et de fers d'armures se firent entendre de plus en plus proches puis cessèrent une fois arrivés à ses côtés. La jeune fille fût tirée de ses rêveries par la voix enjouée de Smax qui disait :
"Tiens, salut Chef !
_ Ne m'appelles pas comme ça... Combien de fois vais-je devoir te le dire... ?" répondit une voix inconnue au timbre agréable, après quoi les deux hommes se mirent à rire en un choeur joyeux, attirant les regards quelque peu étonnés des quelques badauds qui s'affairaient sur la place.
Sentant une certaine curiosité croître en ses entrailles, Hirildae succomba finalement et finit par lever les yeux vers ce nouvel arrivant. Ses yeux s'écarquillèrent au moment où ils croisèrent ceux du jeune humain qui la surplombait. Elle entreprit lentement de se lever pour saluer poliment le jeune homme, puis la voix de Smax se fit de nouveau entendre.
"Hirildae, voici Clad... Chef, je te présente Hirildae... Elle pourrait nous être utile si tu consentais à lui permettre de joindre l'Organisation..
_ Hirildae, n'est-ce pas ? dit Clad en esquissant un sourire quelque peu dénué d'expression. Veux-tu joindre notre Organisation ?" demanda Clad.
Sans y réfléchir outre mesure, Hirildae sourit et accepta, non sans dissimuler son plaisir, la proposition faite par le jeune homme nouvellement rencontré. Observant ses deux nouveaux amis, la jeune fille se rendit soudain compte de leur mine fatiguée et imagina non sans un certain dégoût la mine épouvantable qui devait se peindre sur son propre visage. Elle décida donc de se bénir ainsi que ses deux compagnons à l'aide des quelques prières de soin et de protection que lui avait inculquées sa mère. Une aura lumineuse brillant d'un bleu pâle apparût soudain, tourbillonna autour des jeunes gens, puis s'évanouit dans les airs aussi subitement qu'elle était apparue.
Tous trois se rassirent en souriant puis commencèrent une discussion animée, alimentée par les questions posées à propos du passé et des raisons de la venue de la demoiselle sur le continent...

Chapitre 3 - Découvertes


Après avoir longuement discuté de choses et d'autres, les trois compagnons, à cours de sujets de conversation, se jetèrent mutuellement de silencieux regards. Le silence, qui commençait à devenir gênant à bien des égards, fut tranquillement rompu par le bruit émis par la lourde armure de Clad, qui se relevait de manière paisible mais néanmoins déterminée. Il regarda avec une sorte de candeur ses camarades avant de leur proposer de se rendre en sa compagnie à la Tour de l'Insolence dans le Royaume d'Oren afin d'y chasser quelques créatures angéliques. Doutant de ses forces et de ses capacités à pouvoir endosser une telle charge, Hirildae songea brièvement à refuser la proposition de Clad. Mais avant qu'elle n'eut pût dire un seul mot, la voix toujours aussi enjouée de Smax s'éleva :
"Allez Hirildae, viens ! Le chef et moi on te protégera !
_ Ne m'appelle pas comme ça Smax... objecta Clad en souriant. Mais il a raison, reprit-il en regardant avec douceur Hirildae, on a la possibilité de te protéger. Il te suffira de rester près de moi et de ne surtout pas t'approcher des anges de ta propre initiative...
_ Alors compte sur moi pour ne pas te quitter une seule seconde", dit tout bas Hirildae en se sentant rougir à outrance, sur quoi elle sourit avant de prendre la route avec ses compagnons en direction de la sinistre Tour de l'Insolence.



La route était longue, et les escaliers donnaient beaucoup de mal à Hirildae à cause des efforts qu'elle devait déployer afin de gravir les dix étages qui les mèneraient à leur but. Jamais Hirildae n'avait eu l'occasion de voir un si grand édifice, mais elle savait que, du temps des géants, beaucoup de bâtiments avaient été construits dans ce style architectural. Elle montait les étages lentement, gravissant une à une les marches qui les conduisaient vers les anges. Elle suivait Clad et Smax, profondément perdue dans ses sombres pensées, silencieuse. Enfin, les trois compagnons atteignirent le dixième étage de la tour, qui semblait par moment trembler sous l'impulsion des rugissements des créatures qui la peuplaient depuis des millénaires.
Les murs étaient hauts, et par endroits la pierre se fissurait. Hirildae s'aventura à jeter un oeil par l'une des fenêtres taillées directement dans la roche. La vue l'effraya. Ils se trouvaient si haut qu'il ne lui était même pas possible de voir la moindre parcelle de sol. Elle recula d'un pas précipité et heurta sans le vouloir Smax, à qui elle adressa un sourire gêné en guise d'excuse. Puis la folle chasse commença. Clad et Smax se mirent à courir vers un groupe d'anges. Comme prévu, Hirildae suivit Clad en prenant bien garde à ne pas approcher les créatures qui, malgré leur nature proche du divin, semblaient redoutables. Smax employait ses talents à soigner Clad qui lui, attaquait sans relâche à l'aide d'une lourde épée à deux mains. Et les anges, les uns après les autres, recevaient le coup de grâce et tombaient. C'est à ce moment là qu'Hirildae sentit en elle la soudaine montée d'une sensation nouvelle et totalement inconnue.



Tous les trois ensemble ils avaient chassé dans la Tour de l'Insolence, et c'est de nouveau ensemble qu'ils retournèrent à la ville la plus proche. Les trois combattants se retrouvèrent dans la ville d'Aden, ville qui eut don de faire ouvrir à Hirildae de grands yeux ébahis devant les majestueux édifices.
Là, en haut des marches menant au temple de Einhasad, Hirildae quitta son armure pour revêtir sa robe blanche de cérémonie, dans laquelle elle se sentait plus à l'aise. Clad et Smax s'étaient adossés à un mur, regardant rêveusement le ciel qui, lentement, s'assombrissait. La demoiselle les rejoint et s'assit à côté de Clad, en essayant de ne pas tomber dans les escaliers. C'est à ce moment que cela se produisit...



Une douleur innommable enserra violemment le crâne d'Hirildae qui, à la fois surprise et souffrante, porta ses mains tremblantes à son visage, comme pour essayer vainement de faire fuit la douleur. Mais tout ne fut que plus intense encore... Ses sens étaient amplifiés, et la jeune fille se sentait comme prise dans un effrayant tourbillon d'omniscience et de toute puissance.
Tout autour d'elle, le monde se brouillait puis finit par s'écrouler. Le visage de ses amis disparurent, et Hirildae se retrouva seule, perdue dans un grand trou noir. Des vois s'adressaient à elle, mélangées dans un brouhaha indescriptible et incompréhensible, la demoiselle fut incapable de discerner la moindre parole sensée au coeur de tout ce charabia.
La douleur s'insinuait de plus en plus profondément dans chacune des cellules de son être, tordant sa bouche pulpeuse en une grimace tout à fait choquante. Les yeux fermés, elle plissa le front et fronça les sourcils sous l'effet d'une ultime poussée douloureuse puis... Plus rien. La souffrance s'évanouit dans l'air aussi subitement qu'elle s'était insinuée dans le crâne de la jeune elfe noire.
Quand elle ouvrit de nouveau les yeux, Hirildae croisa le regard inquiet de ses compagnons qui haussaient un sourcil interrogateur sans oser prononcer le moindre mot. Gênée par ces regards insistants, la demoiselle, qui ne désirait pas avoir à répondre à une pléthore de questions, prétendit précipitament n'avoir aucun souvenir à propos de ce qui venait de lui arriver.
Clad et Smax respectant cette volonté, l'incident fut clos rapidement. Les trois jeunes gens se turent et observèrent en silence le ciel ainsi que la lune, qui baignait paisiblement leurs visages à l'expression à la fois sérieuse et candide.



Hirildae sentait une sensation de chaleur croître en son corps, en son coeur et en ses entrailles. Cela l'effrayait un peu, car jamais elle n'avait entendu parler de cela auparavant. Cette agréable chaleur se diffusait dans tout son être, la faisant parfois frissonner non pas de froid, mais d'une forme d'excitation. A la lumière de la lune, ses deux compagnons semblaient songeurs, silencieux et immobiles comme de parfaites statues dotées d'âmes.
Observant silencieusement tour à tour Smax puis Clad, la demoiselle sentit qu'une indicible attraction la forçait à porter son regard sur le jeune humain. A cet instant, aussi puéril cela eut-il parût, la jeune fille aurait désiré plus que tout au monde se terrer au fin fond d'un trou pour ne plus jamais en sortir. Mais elle ne le pouvait pas, elle ne pouvait qu'accepter la confrontation avec ces sentiments nouveaux qui germaient en elle, tels des graines destinées à faire naître la plus jolie des fleurs. Regardant de droite et de gauche afin de s'assurer qu'elle n'était observée par personne, Hirildae s'approcha tout en douceur, à l'aide de sa souplesse et de sa discrétion féline, de Clad qui avait toujours le visage tourné vers le ciel. Dans un éclair de folie passagère et d'effronterie, la demoiselle frôla la main de Clad, qui sembla alors ne pas réagir. Puis il se retourna vers elle, ce qui la fit légèrement sursauter, et il sourit avec douceur, après quoi il retourna à sa contemplation de l'astre lunaire.
C'est alors que Smax se leva tranquillement dans le calme nocturne puis regarda avec un regard pétillant ses amis. "Je m'en vais chasser un peu, j'ai besoin de me dérouiller les jambes chef... Je vous laisse ensemble quelques instants, je reviens", dit il en adressant une sorte de clin d'oeil aux deux jeunes gens restés assis, dos contre le mur. Smax descendit les marches en silence, sous le regard de Clad et Hirildae qui le suivirent des yeux un instant jusqu'à ce qu'il fut hors de portée.
La fatigue se faisait sentir, Hirildae bailla un instant. Puis de nouveau, elle osa un geste fou... Craignant de se faire repousser cette fois, c'est avec précaution qu'elle s'approcha encore de Clad et qu'elle posa sa tête avec délicatesse sur l'épaule du jeune homme. Un léger sentiment de peur étreignit son coeur lorsque l'humain bougea le bras, mais le sentiment disparut quand elle sentit le membre de son compagnon s'abattre avec une étonnante douceur autour de ses épaules nues. Le feu aux joues, la jeune fille cacha presque honteusement son visage brûlant au creux du cou de Clad, qui sentit alors le souffle chaud de la demoiselle venir caresser sa peau. De sa main libre, il saisit avec douceur de menton d'Hirildae, regarda un instant dans ses yeux noirs, et posa lentement ses lèvres sur celles de la demoiselle qui ferma les yeux en éprouvant un frisson de plaisir. Le baiser lui parut durer une éternité, elle en profitait avec délice. Et quand Clad éloigna son visage du sien pour la regarder de nouveau dans les yeux, elle pensa "Mère, pourquoi m'avoir caché cela...? Ô Clad, sois sûr que je resterai auprès de toi durant toute mon éternité..." Puis de nouveau, elle alla dissimuler son visage fiévreux dans le cou de l'homme qui lui avait donné son premier baiser.

Woua c'est super bien ecrit , tu as du y passer un certain temps ,
vivement la suite

a la prochaine ( ils on interet a vite te mettre ta connection xD )

aller biz et bonne fin de demenagement ^^

Clad

Chapitre 4 - En Exil

Le temps était à l'orage, l'air était emplit d'une humidité lourde et électrique, faisant transpirer Hirildae qui dormait d'un sommeil agité. Elle rêvait à des chimères insensées, des évênements qu'elle ne comprenait pas, comme issus d'un autre âge. C'est alors que, non loin d'elle, elle entendit le piaillement étrange d'une créature. Elle s'éveilla en sursaut au contact d'un bec rugueux qui vint se frotter contre sa joue encore endolorie de sommeil. Lorsqu'elle ouvrit les yeux, elle se trouva confrontée à une bête couverte de plumes bicéphale, la bête, avec un visible enthousiasme animal qu'Hirildae n'aurait su expliquer, lança un joyeux "Kookaburraaaaa !" puis s'avança lentement vers la jeune fille, du haut de ses longues et écailleuses pattes. Observant ce drôle d'oiseau avec un haussement de sourcil, la demoiselle put remarquer que la créature portait autour de son cou frêle un parchemin roulé et refermé à l'aide d'un flot noir noué. D'une main légèrement tremblante, Hirildae, à la fois inquiète et piquée par la curiosité, décrocha le parchemin du cou du Kookaburra et le déroula avec lenteur afin d'y lire le message qui y était apposé. Elle ouvrit de grands yeux écarquillés à la lecture du message qui l'inquièta.
"Hirildae...
Si je t'écris aujourd'hui (et que Shilen fasse que tu reçoives ce message) c'est que nous, tes aïeux, avons besoin de toi mon enfant. C'est dans l'urgence que nous te demandons de revenir au village afin de nous escorter là où nous serons en paix. Les assauts armés des orcs n'en finissent plus, et ta pauvre Mère étant morte, plus personne ne peut nous bénir de prières... Si ce n'est toi.
Alors je t'en prie ma jolie petite prêtresse... Viens à nous, et conduis ta pauvre famille en ces lieux où nous pourrons être loin des orcs qui peu à peu nous conduisent à notre perte.
Puisse Shilen conduire tes pas vers nous... Nous t'attendons tous... Akaenor"
Sans même prendre le temps de réfléchir, Hirildae se releva d'un bond, donna une friandise au Kookaburra qui patientait en piaillant gaiement puis enfila son armure avant de quitter en trombe sa petite cabane. Elle était sur le point de partir rejoindre le peu de survivants de sa famille avant de se rendre compte qu'elle ne pouvait pas s'en aller sans laisser un petit mot d'explication à Clad. Elle grifonna quelques mots très rapidement de sa main encore tremblante, accrocha sommairement le message à la porte de sa cabane, bien en vue afin que son bien aimé le trouve sans mal, puis sauta aussi agilement qu'un chat sur le dos de son strider avant de lui intimer de se lancer au galop. En dehors de la ville, elle jeta un dernier regard en arrière, priant en silence Shilen afin que la divinité lui permette de revenir retrouver la chaleur des bras de son amour.



Au fil des kilomètres qu'elle parcourait, Hirildae voyait le paysage accueillant et verdoyant se transformer en une terre chaotique et désolée, couverte des restes d'armures d'orcs et d'elfes noirs ainsi que de restes de corps de guerriers. L'odeur était suffocante, et la demoiselle dû cacher son nez avec sa main pour échapper aux effluves de putréfaction. Elle arriva enfin à son village, où ses aïeux l'accueillirent comme la digne représentante de Shilen, venue les arracher à leur sombre destinée. Autrefois, des générations auparavant, tous ces honorables elfes noirs étaient de valeureux guerriers ayant affronté toutes les guerres de leur temps. Bien que la race fut éternelle, chacun d'entre eux était tout de même subit au vieillissement et bien que leur apparence physique ne changeait que peu, leur force au combat et leur abilité à manier les armes se réduisaient infimement... Tant et si bien qu'au bout de plusieurs centenaires, leurs forces ne furent plus celles qui coulaient jadis en leurs veines. De plus, la plupart d'entre eux avait subi les affres de la guerre et nombre de guerriers s'en voyaient victimes d'infirmité... L'un des mâles se détacha du lot et vint accueillir Hirildae qui descendait en silence de son strider. Il avait l'apparence d'un vieillard, et une large cicatrice barrait son oeil droit, qui était couvert d'une cataracte ressemblant à une peau laiteuse et tombante sur l'orbite aveugle. Il marchait avec la lenteur dûe à son âge, une canne d'ébène l'aidant à maintenir son équilibre. Lorsqu'il arriva à la hauteur de la jeune fille, il posa une main desséchée sur la tête du strider, la tapottant légèrement avec gentillesse et regarda avec gratitude sa déscendante de son oeil unique.
"Shilen soit bénie ! dit le vieillard de sa voix de sage. Te voila enfin... Tu as reçu ma lettre... Oh Hirildae, bienvenue à la maison, nous comptions tous tellement sur ta venue...
_ Akaenor, oh mon cher grand père... murmura la demoiselle en serrant avec prudence le vieillard dans ses bras. Me voilà, je vais vous conduire vers notre hâvre de paix, mais avant cela si vous permettez..."
Et Hirildae, la seconde qui suivit, entreprit de bénir chacun des elfes noirs se trouvant là. Ils étaient nombreux et cela n'était pas tâche facile car l'énergie dont disposait Hirildae n'était pas infinie, elle dû alors boire plusieurs flacons d'une mixture bleue afin de recouvrer sa capacité à bénir ses proches. Akaenor semblait extrêmement fatigué, c'est pourquoi les bénédictions de sa petite fille lui firent le plus grand bien.



Après avoir béni tout le monde, tous se mirent en marche vers le nord. A l'horizon, devant eux, la sombre forêt des morts s'élevait, inquiétante et épouvantable. Jamais Hirildae n'avait eu l'occasion de la traverser, et elle sentit grandir en elle un léger ressentiment en même temps qu'elle frissonnait. Le vent soufflait calmement dans les branches des arbres, faisant voler la chevelure blanche de la demoiselle qui, assise sur son strider, guidait les siens vers une paix méritée après des générations de combats et de guerres.
Au bout de quelques longues minutes de marches, la forêt s'élevait, de toute sa noirceur, devant les elfes noirs qui l'observèrent d'un oeil fort peu rassuré. La demoiselle intima calmement à son strider de s'avancer afin de pénétrer dans la forêt. La créature émit une sorte de grognement mêlé à un râle étrange avant de s'engager entre les arbres. Le lieu était sombre et une odeur de danger flottait dans l'air, comme un avertissement adressé à tout voyageur qui s'aventurait là. Des oiseaux de mauvaise augure s'envolèrent en un fracas de branches et de feuilles, tout en caquetant de leur voix sinistre. Le groupe s'avança en silence et avec précaution, évitant les racines aux formes tordues qui s'extirpaient du sol, comme vivantes, désirant les faire trébucher pour les ensevelir sous un amas de feuilles mortes et pourrissantes. Hirildae pouvait deviner non sans un certain dégoût les créatures rampantes et autres insectes se mouvoir lentement dans la fange constituant le sol forestier, au milieu de cadavres écailleux de diverses créatures au destin moins chanceux.
Un léger craquement derrière eux fit sursauter Hirildae brièvement, avant qu'elle ne se reconcentre sur sa tâche, qu'elle devait à tout prix mener à bien car la survie de sa lignée en dépendait. Un second craquement, plus fort cette fois-ci, contraint la jeune fille à se retourner afin de voir ce qu'il en était. Ce qui se levait devant elle ressemblait en tout point à une vision d'horreur...
Des orcs ! Une horde d'orcs, ceux qui avaient attaqué son village et tué sa vénérée mère avant qu'elle ne quitte le village se tenaient là, un sourire idiot dessiné sur leurs lèvres épaisses d'où coulait une sorte de magma verdâtre. Avant qu'elle ou un autre des elfes noirs qui se trouvaient là n'aient pû réagir, le meneur de la bande d'orc sortit de son fourreau une épée rouillée et encore souillée du sang de ses précédentes victimes, et sans sommation, il enfonça le morceau de métal ancien droit dans le ventre de l'elfe noir qui se trouvait le plus près de lui. Hirildae n'eut pas le temps de pousser le moindre cri ou d'émettre la moindre objection que les orcs, souriant de toutes leurs dents pourries, se jetèrent sur la petite assemblée, brandissant leurs armes et levant le poing vers le ciel en émettant un rugissement à en réveiller les morts. L'assaut ne fut pas long, les elfes noirs ne s'étaient pas préparés à être attaqué pendant le voyage de leur retraite. En un seul coup d'épée, un orc fit rouler les têtes de trois guerriers elfes noirs, lesquels vacillèrent quelques instants sur leurs pieds avant de s'effondrer. La panique prit possession d'Hirildae au moment où Akaenor se retourna vers elle, du sang s'écoulant entre ses lèvres de vieillard. Il s'écroula, fauché par la mort, et Hirildae, ordonna à son destrier de s'élancer profondément dans la forêt avec l'espoir de s'y cacher.



Ayant trouvé un fourré où se cacher, Hirildae descendit en hâte de son strider et sortit très rapidement un vieux parchemin froissé de la besace accroché à sa selle. Elle avait les doigts couverts de sang, laissant des traces ça et là sur le parchemin qu'elle allait envoyer à Clad.
"Mon ange...
Saches que je t'Aime, et t'Aimerai toujours. Si je ne revenais pas, fais attention à toi, refais ta vie et sois heureux.
Tienne à jamais, Hirildae"
Elle retira le noeud de ses cheveux, les laissant tomber en une longue et voluptueuse cascade blanche sur ses épaules, puis le noua autour du parchemin qu'elle avait roulé. Elle mit le message dans la besace du strider, tint dans ses mains la grosses tête de l'animal et le regarda dans les yeux, larmoyante, en lui intimant de courir le plus vite en Aden afin de remettre le mot griffonné de ses mains sanglantes à celui qui serait le plus à même de lui venir en aide, son bien aimé Clad. Une fois le dragon bipède partit, Hirildae, cachée accroupie derrière de gros buissons, resta aux aguets un moment avant de s'endormir, soumise à la fatigue et à la chute d'arénaline qui s'écoulait avant dans ses veines.



A son réveil, Hirildae découvrit à regret que son animal de compagnie n'était pas revenu. Elle espérait plus que tout le reste qu'il n'était rien arrivé à la bête, car son strider, qu'elle avait affectueusement nommé Akuma, était son compagnon depuis de nombreux mois. S'il avait échappé aux griffes des orcs, nul doute qu'il aurait su porter le message à Clad... Et Hirildae imaginait déjà le visage de son bien aimé se crisper de rage et d'angoisse à la lecture de la missive.
Essayant de garder son calme, la demoiselle observa en silence tout autour d'elle tandis que ses yeux de félin s'habituaient à l'obscurité. Elle tendait l'oreille à l'affût du moindre bruit, essayant de déceler la présence de ses ennemis, car les orcs ne sont pas réputés pour leur discrétion. Mais tout ce qu'elle entendit fut le silence nocturne, dérangé de ci de là par le croassement des corbeaux. N'écoutant que son seul courage, Hirildae sauta sur ses pieds avec un dynamisme étonnant vu les circonstances, puis tourna sur elle même pour voir si aucune embuscade sinistre n'avait été prévue pour lui mettre le grappin dessus dès sa sortie. Rien ne se produisit, alors la jeune fille s'élança en silence entre les fourrés et les trons, sautant agilement au dessus des racines sortant de terre comme des mains avides. Au bout de quelques minutes de course, Hirildae arriva enfin à l'orée de la forêt, et le soleil levant lui brûla les yeux de sa transparente incandescence. Au premier pas posé en dehors de l'abri constitué par la sombre forêt, un flèche fut décocher et vint de loger douloureusement dans l'épaule droite d'Hirildae, qui put sentir ses os et ses cartilages craquer sous l'effet de la pression exercée par la pointe faite d'os animal. Elle poussa un cri de surprise et de douleur mêlées puis se retourna... Trois orcs étaient placés là, en éclaireurs. L'un d'entre eux porta une corne de brume à sa bouche et souffla avec force dedans, tandis qu'un son rauque en sortit. Sans réfléchir, Hirildae cassa le morceau de la flèche qui sortait de son corps, fit volte face et se mit à courir aussi vite qu'elle le put. Plusieurs flèches furent décochées, et sifflaient rageusement à ses oreilles au moment où elles passaient à ses côtés. Jetant un regard en arrière, Hirildae fut légèrement touchée au visage, et il résultat de l'attaque une longue estafilade courant sur sa joue droite, faisant couler avec délicatesse un sang brillant au soleil d'un éclat de rubis. Plus elle courait, plus son épaule la faisait souffrir. Elle povait imaginer des éclats de son omoplate brisée se loger dans ses muscles, la faisant souffrir d'avantage. Regardant de nouveau rapidement derrière elle, elle se rendit compte que les trois orcs étaient tranquillement assis sur leur séant, décochant quelques flèches de temps à autres, nullement motivés à donner la chasse à la demoiselle qui courait beaucoup trop vite pour eux.



Hirildae courut pendant des heures et des heures, traversant les rivières à la nage, ce qui ne fit qu'amplifier sa douleur à l'épaule. Au loin, Aden se dressait, fière et imposante, mais également protectrice. Là-bas, elle savait qu'elle retrouverait les membres de son clan mais surtout, elle retrouverait son amour. Rien ne la motivait plus à dépasser ses propres limites que l'idée de retrouver l'homme de sa vie, retrouver la chaleur de son corps, la douceur de sa peau, et la candeur de son regard.
Elle n'arrêta de courir que lorsque les remparts de la ville furent enfin en vue, puis se remit à marcher, se traînant avec difficulté vers les portes rédemptrices d'Aden. Elle entra dans la ville, boitante et suffocante, monta les marches menant au Temple d'Einhasad, et là, épuisée, elle s'effondra dans un sommeil sans fond.

tres beau bg mais tu devrait el poster sur le nouveau forum avant que celui soit delete
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